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Anne Simon Mégevand
Kondolenz 2🕯️
Tribune de Genève
12 März 2022
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  • 01.05.2022

    Dans un de ses poèmes, Lamartine a écrit : «Un seul être vous manque et tout est dépeuplé» Difficile d'exprimer mieux, en si peu de mots, ce sentiment douloureux de perte, d'absence, de vide que le décès brutal d'Anne laisse en chacun de nous. Face à sa mort nous restons sans voix. Nous sommes abasourdis. Même si les mots sont parfois dérisoires, je tenais pourtant à rendre hommage à la belle personne qu'elle était et qu'elle demeure en nous. Je voulais que Dominique, Léonard, Loyse et Laure sachent à quel point tous ses amis et collègues l'appréciaient et l'aimaient. Comme l'a dit très justement Dominique, Anne rayonnait. Comme une pierre précieuse, elle rayonnait partout où elle se trouvait, dans sa vie professionnelle comme dans sa vie privée. J'ai rencontré Anne pour la première fois à Annecy en 1985, peu de temps après la création de la direction régionale des douanes du Léman. Anne était venue me remplacer sur un poste de chargé de relations publiques. En lui passant le témoin, j'ai vite découvert un être d'exception, d'une très grande intelligence, capable de s'adapter à toutes les situations professionnelles. Déjà elle rayonnait! Avec sa gentillesse et son charisme personnel, elle sut d'emblée se faire adopter par le personnel de la direction régionale et des services extérieurs de l'Ain et de la Haute-Savoie. En ce qui me concerne, la sympathie qu'elle savait si bien susciter devint rapidement de l'amitié. Au delà de la simple collaboration professionnelle, nous partagions en effet les mêmes idéaux, les mêmes valeurs et les mêmes engagements syndicaux, à la CFDT. Le destin voulut aussi qu' Anne et Dominique s'installent à Meythet à deux pas de mon domicile d'alors. Avec mon épouse Michèle, nous sommes bien évidement devenus leurs amis. Ils ne restèrent toutefois pas très longtemps à Annecy. Dominique travaillait à l'époque pour la Croix Rouge Internationale et il devait quotidiennement se déplacer pour se rendre à Genève. Anne put heureusement obtenir un poste dans le pays de Gex et y passer l'essentiel de sa carrière administrative. Cet éloignement relatif n'eut aucune conséquence sur notre amitié. Nous continuions à nous voir très régulièrement, notamment dans des réunions syndicales, où Anne excellait par son esprit de synthèse et sa force de conviction. Elle rayonnait! D'une nature profondément généreuse, Anne s'était engagée aussi pour représenter et défendre ses collègues douaniers dans les instances représentatives du personnel à Annecy. Ayant siégé très souvent avec elle, face à des représentants de l'administration au contact parfois très rude, j'ai pu maintes fois apprécier et admirer ses qualités de négociatrice hors pair, sa patience et son sens inné de la diplomatie. Plus tard lorsqu’elle siégea à Paris dans les instances paritaires nationales pour le syndicat Solidaires, elle força même l'admiration des représentants de la direction générale par sa parfaite connaissance des dossiers qu'elle défendait et par son charisme. Elle consacrait beaucoup de temps à cette activité militante nationale qui l'obligeait à se déplacer très régulièrement à Paris, au détriment parfois de sa vie privée. Dans le pays de Gex, Anne occupa successivement les fonctions de chef de service du bureau de Divonne-Les-Bains et d'adjoint au chef divisionnaire à Gex. Dans ces deux postes de travail, elle fit l'unanimité tant de la hiérarchie que des agents. Il n'est pas un agent de la division de Gex à qui elle n'ait pas un jour rendu service d'une manière ou d'une autre. Elle était incontournable et aimée de tous. Elle rayonnait! Le hasard des carrières voulut que je sois affecté en 2004 à la division de Gex, où je pus la côtoyer quotidiennement durant presque deux années. Ce fut pour moi un bonheur de travailler à nouveau directement avec Anne. Elle sût si bien m'accueillir et m'aider dans mes nouvelles fonctions. Ses grandes qualités professionnelles et humaines auraient sans nul doute permis à Anne d'accéder beaucoup plus tôt au cadre supérieur des douanes. Elle aurait fait certainement une excellente directrice! Mais il était pour elle inimaginable de sacrifier sa famille à sa carrière. Elle voulait rester auprès des siens dans le pays de Gex. Et c'est là que, par un extraordinaire coup du destin, Anne eut la chance de pouvoir donner un tour décisif à sa carrière en venant occuper les fonctions d'inspectrice principale, chargée de la coordination française du Centre de Coopération Policière et Douanière (CCPD), dont le siège est implanté à Meyrin en Suisse, à deux pas de Sauverny! Un poste «franco-suisse», comme taillé sur mesure pour une «binationale» comme elle! Dans ce service, chargé de favoriser et de faciliter la coopération et l'échange de renseignements entre nos deux pays, elle put enfin, pendant une dizaine d'années donner la pleine mesure de son immense talent. Je laisse à d'autres le soin d'évoquer plus précisément son activité au sein du CCPD. Je dirais simplement qu'elle sut y démontrer qu'une femme était tout aussi capable qu'un homme pour animer un tel service. Une fois de plus elle rayonnait! Après avoir évoqué son parcours professionnel et syndical, parfois si étroitement lié à sa vie, je voudrai mettre en lumière davantage l'être exceptionnel qu'était Anne. Comment parler d'elle sans rappeler toute l'importance qu'elle attachait à sa famille. Il était rare de la rencontrer sans qu'elle nous parle de Dominique et de chacun de ses enfants. Avec Dominique, ils formaient un couple fusionnel et inséparable. Ils partageaient tout et se racontaient tout. Ainsi Dominique n'ignorait rien des rouages complexes de l'administration des douanes françaises, des arcanes et des subtilités syndicales et du fonctionnement parfois difficile du CCPD. De son côté, Anne, grâce à Dominique était devenue suisse d'âme et de cœur. Elle aimait ce pays autant que la France! Elle se passionnait pour la politique de l'un comme de l'autre. A plusieurs occasions, elle nous fit visiter le pays et nous fit découvrir ses traditions. Anne nous donnait très régulièrement des nouvelles de ses enfants, Léonard, Laure et Loyse. Ils étaient tout pour elle. C'était une vraie «Maman poule» très attachée à ses petits. De leur naissance jusqu'à aujourd'hui, nous les avons littéralement «vu grandir» grâce aux récits toujours positifs qu'elle faisait d'eux. Je peux leur témoigner qu'elle était très fière d'eux et qu'elle a toujours respecté leur parcours de vie. Anne nous a aussi souvent parlé de sa propre mère et sa grand-mère centenaire, qui habitaient toutes deux dans Le Limousin. Même si elle entretenait des rapports parfois difficiles avec sa mère, elle les aimait et retournait leur rendre visite quasiment chaque année. Elle profitait de ces séjours pour nous rendre visite en Ardèche. Et c'était à chaque fois un vrai plaisir de revoir Anne et Dominique. Ils ont toujours été de toutes nos fêtes ! Il n'est pas possible d'évoquer Anne sans parler aussi de sa grande culture. Anne était en effet une brillante intellectuelle, qui avait des connaissances dans de multiples domaines que ce soit en matière de littérature, de théâtre, de cinéma, de peinture mais aussi surtout de politique. Elle était en effet passionnée par la politique nationale et internationale. Elle prenait un réel plaisir à partager avec les autres ses innombrables connaissances. Lectrice quotidienne du journal Le Monde, elle était toujours à la pointe de l'actualité. Elle rayonnait! Anti totalitaire, anti raciste, anti bêtise, elle était profondément animée par des idées progressistes de justice sociale et de fraternité. Elle, qui était la douceur incarnée, pouvait s’enflammer, s'indigner et si besoin s'engager pour toutes les grandes causes nationales ou locales du moment. Mais derrière l'intellectuelle se cachait aussi une autre Anne, plus terrienne, qui adorait, comme Voltaire l'avait fait avant elle, cultiver son jardin. Il fallait la voir une binette à la main, désherber, planter, arroser et récolter les fruits de son travail. Dans cette activité de retraitée, elle était infatigable ! Anne aimait la nature comme elle aimait la vie. Elle aimait sa famille comme elle aimait ses amis. Elle aimait tous les plaisirs de la vie: faire la fête, boire du bon vin, assister à des spectacles, lire, voyager dans le monde, se cultiver et surtout partager son amour de la vie avec les autres. Elle rayonnait! Désormais elle rayonne en chacun de nous! Alain Froment

    Von Froment
  • 29.03.2022

    Dans le monde syndical, on fonctionne souvent au consensus. Par contre, il est des personnes pour lesquelles le mot qui convient est plutôt « unanimité ». Anne la réalisait pleinement et entièrement. On peut même dire, sans se payer de mots, qu'elle transcendait les lignes. En effet, certains parmi nous sont reconnus et appréciés par des militants. D'autres le sont par les agents. D'autres encore le sont par l'administration. Et il en est quelques uns ou unes qui arrivent à croiser ces reconnaissances. Il est difficile de dire si cette espèce de personnes est très répandue. Mais nous avons la ferme et intime conviction que celle que nous perdons était de leur nombre. Juchée sur toutes ces qualités, notre amie aurait pu être ombrageuse. Ou développer quelque pêché d'orgueil ... Anne, elle, était simplement chaleureuse, rayonnante et pleine d'humour. Avec quelques complices (et un alter ego attitré), Anne a fort longtemps officié en commission de représentation des agents. Et, lorsque quelqu'un nous saisissait et qu'on orientait la personne vers notre «élue d'élite», il arrivait, parfois, que l'on n'entende plus parler du «requérant». Non pas parce que la chose syndicale l'avait horrifié … Mais tout simplement parce que l'intéressé(e) ne jurait plus que par Madame Anne SIMON !! A vous (Dominique et les enfants), nous vous présentons d’ailleurs de bien pâles excuses pour vous l'avoir sûrement un peu trop accaparée, voire détournée de ceux - et ce - qui comptaient le plus pour elle : sa famille. Nous allons enfoncer ici une porte ouverte, voire béante : si l'action syndicale a beaucoup compté pour Anne, elle, de son côté, a énormément compté pour nous. Anne, avec parfois une vigueur salvatrice, tu t'es toujours élevée contre le non-sens et l'injustice. Te voir partir si tôt et si brutalement est, quelque part, un sort que nous ressentons comme profondément injuste. Et pour cette « précocité » cruelle, c'est la première fois que nous aurions presque envie de te gronder ! Mais ton image restera avec nous. Et continuera à nous inspirer. « Amicalement et solidairement ». Ces mots sont l'une de nos formules consacrées qui clôt les échanges entre nous. Ils sont, en ce jour, plus vivants et empreints d'émotion que jamais. Merci à toi de nous avoir fait la grâce d'avoir été des nôtres.

    Von Bock