A l'époque, la bande se composait de 8 copains qui se connaissaient depuis l'enfance, voire, depuis la petite enfance pour certains. Pour ma part, j'avais 5 amis : Lan Franco, Crescenz, Didier, Maurice, Jacky et 2 grands frères : Eric et Robert. Robert est parti refaire sa vie sous le soleil et ce fut mon premier chagrin d'amitié. Le second c'est toi Eric qui pars je ne sais où. Tu m'as souvent reproché d'avoir la nostalgie du passé, mais vois-tu, aujourd'hui, je persiste à préférer ce passé au présent. Eric c'était pour nous tous un peu notre idole. Beau gosse, séducteur. Mais derrière ses amours se cachait une grande douleur qui nous rapprocha immédiatement : nous étions des enfants de parents divorcés et cette blessure ne se cicatrisa jamais. A tel point qu'il avait décidé qu'il ne serait jamais papa car il ne voulait pas que son propre enfant puisse un jour souffrir d'une séparation. Eric c'était un type bien. Irremplaçable. Un chic type, discret, honnête, loyal, à l'écoute, toujours prêt à rendre service. Personne ne l'a jamais entendu critiquer qui que ce soit. Et pas rancunier. Quand je lui disais que je méprisais son médecin généraliste qui n'a pas su déceler ce mal qui allait le ronger durant de longs mois, il me répondait chaque fois que ça ne servait à rien de lui en vouloir car tel était le destin. Grande leçon de vie. Ces derniers temps il lui arrivait quand même de s'emporter mais pour la bonne cause. C'est le dernier message qu'il voulait faire passer. La recherche contre le cancer c'est bien mais la prévention c'est encore mieux. Il estimait que les fonds étaient mal répartis. Aussi, il souhaitait que chacun d'entre nous, à notre niveau, puissions faire quelque chose d'utile : à partir de 50 ans juste se faire contrôler et en parler autour de nous : collègues et amis. Cet acte permettrait d'économiser beaqucoup d'argent et, surtout, permettrait d'éviter bien des drames familiaux. Pour ma part, je te remercie pour tes précieux conseils tout au long de ma vie et pour ton amitié. Je perds un confident, je suis triste mais je me dis que toi, tu dois maintenant être très heureux de rejoindre "La Julie" qui t'attend. Salut "pti con" salut mon grand frère.
Von Eric Givel