Tcho Evelyne
« Dans nos obscurités, allume le feu qui ne s’éteint jamais, qui ne s’éteint jamais »
C’est par ce chant d’espoirs et de foi, choisi par elle, que le culte d’adieu à Evelyne Roland-Korber a débuté. Une cérémonie forte et poignante, empreinte de témoignages, de messages d’amour, de recueillements, de prières et de chants aussi puisque telle était sa volonté.
C’est dur de se séparer à tout jamais d’un être remarquable qui n’a apporté de sa vie qu’amour à l’autre, que paix, que compréhension, qu’écoute. C’est dur et c’est profondément injuste. Notre monde a tant besoin de personnes comme elle. On la savait gravement malade, mais toujours, toujours, on a cru que le miracle se produirait. Non, finalement. Peut-on se dire qu’Il en avait besoin pour exercer auprès de Lui un ministère qu’elle sut si bien conduire sur Terre ? Sont-ce là nos réconforts ?
Accablés par cet enlèvement, sa famille, ses paroissiens, ses amis très nombreux ne comprennent pas cette injustice. La communauté villageoise de Brenles, son village d’adoption auquel elle a tant apporté en relations humaines en y étant avant tout épouse, maman d’une très belle famille à la Forge, mais aussi attentionnée envers l’autre, le voisin, crie à l’incompréhension. Nombre de personnes qui avaient des doutes, des difficultés et qu’elle a réconfortés se sentent presque orphelins. Evelyne a toujours eu ce sourire engageant, cette faculté à ouvrir le dialogue, le soin de tout essayer pour éviter les dérapages humains. Et elle y réussissait à merveille.
Certes elle s’imposait. Mais toujours avec nuances, avec une sensibilité par laquelle jamais elle n’éraflait l’autre, le laissant toujours s’exprimer, même si parfois elle ne pensait pas de la même façon. Oui, cela va être dur de parler désormais d’Evelyne Roland Korber au passé. Un être de grande qualité ainsi nous laisse dans le désarroi de son absence.
A Nicolys, son époux, ami et municipal au village de Brenles, à ses enfants Jonathan et Maïlys, à ses parents Monique et Jacques, nous exprimons notre sympathie et saurons nous souvenir des bienfaits de votre fille, épouse et maman. Nous saurons aussi nous rappeler sa foi, ses convictions, sa sérénité jusqu’aux derniers jours sur son lit d’hôpital. « Soit que nous vivions, soit que nous mourrions, nous sommes au Seigneur» (Romains 14 :8).
C’est en l’église de Palézieux, dans sa paroisse, que les derniers devoirs à Evelyne ont été rendus. Eric Bornand, son ami pasteur avec qui elle a collaboré en la Paroisse de Curtilles-Lucens, avait la tâche immense de l’oraison funèbre. Il le fit avec tact et livra cette confidence. Lors de sa dernière visite à Evelyne, comment l’aborder, comment lui dire un dernier adieu ? Evelyne alla au devant de ce moment difficile et lui dit simplement « tcho » ! Dans ce mot nouveau de notre langage familier, on retrouve toute la nature d’Evelyne, son abord, sa complicité, la compréhension et l’amour de l’autre. Tcho Evelyne !
jms
Von Jean-Marc Senn