Bonjour
J'ai connu Jean-Marc à la pension de Chamousseau, il m'a ouvert à la poésie, à la littérature, à la philosophie. Grâce à lui, j'ai connu à 15 ans Saint John Perse, Francis Ponge, nous lisions Michel Foucault dans les ruines d'un moulin, découvrions ensemble Tel Quel et le structuralisme. Je me rappelle de son inimitable (pour moi) accent genevois, de son humour et de son désespoir. Il m'a dédié (aux côtés de Marcellin Pleynet) son premier recueil de poésie, "Apraxie" je crois, j'ai continué à le voir tout au long des années 70 dans son studio de la rue du Bac, à parler de Proust et de Céline, de Sade et de Bataille... Puis nos chemins se sont écartés, je continuais à recevoir ses plaquettes de poésie, je lui ai envoyé mes premiers livres qu'il a bien voulu saluer de ses encouragements. Jean Marc Franzoni a énormément compté dans ma vie et je pense que sa place comme poète sera peu à peu reconnue comme a été reconnue celle de Jean-Paul de Dadelsen, le poète alsacien auquel il s'était (partiellement) identifié. J'éprouve, à l'annonce de sa mort, une peine profonde, mais aussi le sentiment que sa vie a tracé un sillage qui comptera, non seulement pour ceux qui l'ont connu, mais pour ceux qui le découvriront en le lisant. Ma pensée va à sa famille, mais aussi à ses amis. Je garderai précieusement la mémoire de celui qui fut aussi le mien.
Pierre Rival
Von Pierre Rival