Je reviens de la commémoration et céremonie d'adieu de Madeleine. Je ne l'ai pas vraiment connue mais nous nous sommes croisés dans le travail de Gurdjieff. Ce qui me paraît sûr et certain c'est que nous partageons cet appel vers l'au-delà, cette attirance vers ce qui est au-delà de la vie et de la mort. Inutile d'essayer de comprendre avec la logique ordinaire ce que cela pourrait vouloir signifier. Il a été dit sur cet enseignement inconnu: "Notre mission humaine est de devenir des êtres solaires plutôt que lunaires, ce qui veut dire "briller" par notre propre attention consciente, créant ainsi une "matière d'âme" qui, comme le croyait les gnostiques, ne périt pas à la mort du corps physique. D'après les témoignages et les émanations des proches de Madeleine il semblerait qu'elle vivrait encore... Mémoire Eternelle.

Tu t'en vas, Madeleine, dans l'insaisissable, ce rêve d'un ailleurs-autrement, incompréhensible à nos esprits. Dans la tristesse du départ, une surprenante douceur apparaît. Ton rayonnement, Mado! Il m'interdit de penser la séparation définitive. Elle ne peut pas être. Parce qu'il y a qurante ans, déjà, quand je t'ai rencontrée, j'ai senti ces fils si légers que tu tissais avec ceux que tu aimais. Une toile infiniment subtile, la plupart du temps invisible. Luisante, aujourd'hui qu'on te dit le dernier au-revoir, elle est incorruptible. C'est ta présence au monde, quelque chose de déjà aérien. Des éclats de vie si vive qui restent incrustés dans nos aujourd'hui. Tandis que les amis qui peuvent être présents à Genève t'accompagnent en ce dernier moment humain, je regarde des fleurs – roses trémières, astrances, tournesols – Je me plonge dans leur coeur. Je suis ici, et là-bas, puis je m'envole aussi, un peu. Je ne crois pas au ciel, mais à des espaces indicibles, où tu es. Je t'entends rire.