Comment était Michel, notre cousin ? Il est difficile de parler d’une personne en quelques lignes car chaque être comporte plusieurs facettes et Michel en comptaient de nombreuses. Pour nous, ses cousines, c’était dans notre enfance celui qui partageait nos jeux dans le grand jardin de ses parents où, déjà architecte en herbe, il avait construit une cabane en bois, notre repère favori. Celui qui avait dit à l’une d’entre elle que le Père Noël n’existait pas à la grande déception de celle-ci. Ou à une autre, en riant, qu’elle avait gâché son anniversaire en naissant le même jour que lui car toute l’attention était portée vers cette grande nouvelle, au moment de souffler les bougies de SON gâteau. Puis les années passant, c’était celui de qui comme l’Arlésienne, on parlait mais qu'on ne voyait jamais car il parcourait le monde, pris par ses affaires puis soudain, à notre étonnement, il réapparaissait à l’occasion d’un mariage, d’un anniversaire, d’un enterrement. Nous restions pantoises devant son art de l’élocution, et il pouvait nous faire rire aux larmes par sa manière de rappeler avec force mimiques les souvenirs de notre enfance. Il nous impressionnait par son aisance à voguer avec son bateau géant, à voler avec son propre avion, à conduire ses voitures avec maestria, à dévaler les pentes à ski comme un champion et on en oublie. Il nous paraissait invincible, capable de se sortir de toutes situations même catastrophiques, hélas, la maladie a eu raison de lui, on ne peut y croire: même les héros s’en vont. Au revoir cousin plein de panache !