Le Café du Gothard... le mythe urbain, à l’époque, disait qu’il était difficile de s’y assoir à table; et c’était un peu vrai. Menu fixe; il fallait commander pour deux; les prix (selon William) étaient “un peux chers”; le service était lent “car on aime pas trop travailler”. William, qui avait la voix tonitruante, vous recevait, vous conduisait “manu militari” à une certaine table et vous tendait le menu, une collection de cartons tenus par des pinces à linge. La cuisine était au premier étage. De notre table nous avions aperçu une fois une dame à la chevelure rouge, qui ne descendait jamais dans la salle… mystère. La nourriture était bonne, très bonne. La clientèle sélectionnée. Nous avions emménagé à la porte à coté, et avec le temps nous sommes devenus des amis proches. William et son épouse Yolanda étaient charmants, très érudits, généreux, disponibles. J’ai un grand vide dans mon coeur.