La drôlerie du monde, horriblement saccagée, a sombré dans un hideux néant. Tu t’es battu mon ami ! L’espoir nous a aveuglés, nous laissant croire que nous aurions bien le temps. Nous sommes si nombreux à te pleurer aujourd’hui sans t’avoir dit tout notre amour, notre reconnaissance, sans avoir bu ce dernier verre que l’on s’était promis, sans avoir échangé nos derniers bouquins. Sais-tu seulement combien tu nous manques? Mon cher, mon si cher ami ! Je ne te dis pas adieu, je te dis à bientôt. Trouve-nous les bons coins, ceux qui ont de l’âme, de la sincérité et des kilomètres au compteur. Ceux où l’on se sent les bienvenus. Je t’y retrouverai. J’aurai lu d’ici-là tous les Woodhouse et les Reverte que j’aurai trouvé et je prendrai sous mon bras mes trouvailles personnelles. Celles qui m’auront fait pensé à toi. Et si tu attends des années avant de les lire, ça n’aura pas d’importance, nous aurons l’éternité. Pour rire, disserter, critiquer, partager. Garde-nous une vieille table pleine de patine, poses-y un cendrier et attends-moi. Mon tour venu, je m’y sentirai si bien. Nous y serons bien, toi, moi et tous les copains qui nous y rejoindrons.