Chère Lucienne, Bien sûr, en plus de 50 ans de vie commune – en tout bien tout honneur – d’abord au boulot à la Radio Suisse Romande à La Sallaz, puis plus modérément dans nos vies de rentières, on en a fait des fêtes, eu des fous rires et parfois des chagrins. Il est vrai qu’au début on n’était pas du tout sur la même longueur d’onde. Mais par la suite on a su s’apprivoiser, s’apprécier. Tu aimais recevoir les potes autour d’une blanquette de veau, de tripes à la neuchâteloise, dont tu avais le secret. On était bien chez toi, on refaisait le monde. Erudite, avec des pôles d’intérêts divers et variés. Tu affectionnais, entre autres, la littérature, la musique classique, la chanson française à texte, les fleurs… Ta vie n’a pas été un long fleuve tranquille. Au tirage du bonheur, tu n’as pas gagné le gros lot. Des mirages au final. Et puis un jour, enfin, tu as rencontré le soleil qui t’a mis des papillons dans les yeux et dans le cœur. TON prince charmant. Celui qui depuis pas mal de temps maintenant n’a pas lâché ta main. Heu-reu-se ! Dans cet au-delà dont on ignore tout ici-bas, peut-être as-tu retrouvé Virgule, Câline et Cannelle, tes 3 boules de poils bourrées de tendresse. Il y a un mois, on est retournées au Chalet des enfants. Sur la terrasse, à l’abri de la chaleur, on dégustait nos boules de glace face à toute cette verdure. La maladie, tes douleurs t’ont fichu la paix. Un bel après-midi, dans la nature avec pour fond musical : le chant des oiseaux et le tintement des toupins des vaches. L’image était belle et c’est celle que je veux et vais garder en souvenir de toi. Danielle Boraley