Lettre à Laurent Les premiers mots (dans le désordre) qui me sont venus à l'esprit devant ce tragique fait accompli dont il m'a fallu un peu de temps pour l'admettre sont: POURQUOI-AMI-HONNEUR-FIDELE-SINCERE-GENEREUX Eh oui, c'est bien la première fois que je t'écris, nous n'avions pas besoin de ça, tout était clair entre nous, nous étions sur la même longueur d'onde, et pour nous la parole, c'était quelque chose de sacré. Entre nous, on pouvait tout se dire sans gêne et sans retenue, on avait vite fait de se comprendre. Tes engagements, c'étaient des contrats. Honneur, un bien grand mot, pour toi il avait toute sa valeur. Tu faisais partie de ces hommes d'honneur, respecté de tous. Tu étais un homme écouté car tu savais aussi être à l'écoute des autres, jamais pris au dépourvu, avec un sens de la répartie hors du commun et un peu gouailleur ce qui faisait partie de ton charme. Des Amis, dans une vie on en a pas beaucoup. Et je suis fier d'avoir été et d'être toujours le tien. Un ami comme toi, fidèle, toujours disponible avec lequel il faisait bon passer un moment à philosopher de tout et aussi de rien. Combien de fois avons-nous refait le monde en tête à tête empêchant certains de dormir. Généreux, au sens propre comme au figuré, généreux de ton temps et ce sans discrimination de hiérarchie sociale. Tu avais du respect pour tous. En Pousserdaz, toujours porte ouverte pour moi depuis mémé Coton, la Primevère et toi; un lieu qui a forgé des hommes et des femmes de valeur, sincères et avec du caractère. En ce moment j'ai aussi une pensée pour elles. Que de souvenirs partagés avec toi en plus de 40 ans d'amitié. Ta première ouverture de pêche, 2 truites de 1kg. Nous avons même été jusqu'en Alaska pour ramener quelques saumons et des souvenirs plein les yeux car comme cameraman tu n'étais pas terrible! Comme épicurien reconnu, nous avons passé de grands moments autour d'une bonne table. Nous avons aussi inauguré de façon mémorable ton atelier. Ensemble nous avons pris des risques en manoeuvrant des écluses, nous avons aussi traversé la France un peu rapidement pour être à l'heure afin de déguster un sabayon. Nous avions encore quelques projets en perspective pour nos 60 ans. Salut Laurent, tu me manques et me manquera encore vieux mécréant. Ton ami Pinuche
De la part de Michel Rochat