Le départ de Roger c’est un peu la fin d’une époque!
J’ai eu le bonheur de faire équipe avec lui une dizaine de fois dans des courses automobiles, tant en rallyes, au Tour de Corse par exemple, qu’en circuits, 24 Heures du Mans ou 1000 Km de Paris. J’ai pu apprécier la richesse du personnage; très fin pilote, toujours à l’écoute de sa machine, amateur au sens noble du terme à l’opposé des professionnels actuels, attentif et concentré mais désintéressé, avant tout épicurien: entre deux relais de vitesse, ne trouvait-il pas le temps de me décrire la saveur inoubliable des crustacés de l’Hôtel des Trépassés à la Pointe du Raz... Mais il savait aussi être assez technique pour décrire avec précision aux ingénieurs ou mécaniciens le mal dont pouvait souffrir sa monture. Fait rare dans le sport automobile, il a démontré ses qualités sur deux générations: celle qui prenait les risques les plus insensés dans les années 50, dans des épreuves routières de folie, Targa Florio, Mille Miles, Liège-Rome-Liège, et la suivante, engluée dans le principe de précaution qui ankylose progressivement le sport automobile. Mais c’est la maladie qui a détruit ce généreux tempérament.
A Raymonde, à Christian, à tous ses proches, mes plus amicales pensées.
De la part de Jacques CHEINISSE